Le smartphone à l'écran comme dérèglement dramatique, esthétique et expérientiel
Révolution technologique majeure, le smartphone a été présenté comme l’outil miracle voué à améliorer notre quotidien. Cet objet serait la solution à tout, transportable partout. Dans la lignée des réserves plus ou moins sévères que l’on pourrait émettre à l’égard de cette publicité, il nous est également possible d’observer les effets délétères que provoque la présence de cet objet au sein des films. En effet, c’est justement cette promesse initiale qui altère la dynamique du cinéma tant sur un plan dramatique qu’esthétique. Par ailleurs, il est possible de sentir mais aussi de constater que l’écran du smartphone rentre directement en conflit avec l’écran de projection, cet élément constitutif et support de référence du médium cinématographique.
Le cinéma connaît de nombreuses approches, toutes correspondant à des visions personnelles propres à chaque cinéaste. Cependant, un certain consensus subsiste et affirme la primauté de la dimension dramatique à laquelle le cinéma ne cesse de se plier, tournant ainsi souvent le dos à de nombreuses potentialités rarement exploitées, mais ce n’est pas cette tendance générale qui nous intéresse. L’art cinématographique nous préoccupe ici dans son mode d’expressivité le plus pur. Nous l’envisageons tout particulièrement au travers de l’enjeu d’image et d’écran, ces deux éléments dont nous croyons qu’ils constituent les deux faces d’une même médaille. C’est à partir de cette considération que s’élaborent les premières questions essentielles : Sur quels principes fondamentaux repose l’image cinématographique ? Sur quels enjeux dynamiques ouvre-t-elle son champ imagé (rapport de temps, d’espace, de monde, de réel) ? Comment l’écran du smartphone — dans sa présence intradiégétique — pourrait-il constituer un dérèglement de l’expression et de la performance de cet art, notamment au regard de l’ambiguïté qu’il instaure entre le monde réel et son monde virtuel ? Jusqu’où évaluer l’incidence de ce conflit entre l’écran du smartphone et l’écran de projection ?
En redéfinissant les spécificités esthétiques du cinéma ainsi que les enjeux dramatiques liés à la fiction cinématographique (en tant que représentation d’un parcours spatio-temporel), il nous sera possible d’évaluer dans quelle mesure les possibilités intrinsèques offertes par le smartphone viennent les perturber voire littéralement dérégler ce médium dans son essence et donc son expression.
Extrait issu de la série Euphoria
L'approche est intéressante, le propos aussi. Mais je crois que tu passe à coté du principal. Tu pense que le smartphone est une source qui perturbe le cinéma hors il est une source qui nourrie le cinéma. Bien que je soit anti réseaux sociaux, téléphone,... Le cinéma est une parabole de nos vie, remettant en cause notre existence et façon de penser. Les mauvais films nous confortent dans nos croyances, les bon nous remettent en question, encore et encore. Ils ne nous laissent pas en paix. Nous force spontanément à réfléchir sur nous mêmes, sur les autres, sur tout ce qui nous conditionne. C'est un cinéma qui nous regarde. Nous croyons à beaucoup de choses qui nous empêchent de vivre mais, plus…