Le Sacre du Printemps ou la saison de l'émerveillement
Au regard de mes nombreuses obsessions, impossible de manquer la célébration de l'arrivée du printemps.
Sans conteste, cette saison marque l'ouverture d'un entre deux mondes, notamment par la médiation qu'elle opère entre les pleines saisons. Dans cet élan conciliateur, c'est l'opportunité d'un glissement qui s'offre en discrétion. Saison de l'émerveillement, elle combine toutes les forces dans un même espace-temps. Entre émoi et effroi, elle endurcit votre âme. Et Arthur Machen disait : « L'émerveillement est une capacité propre à l'âme ».

Œuvre intransigeante, Le Sacre du Printemps de Stravinsky est capable de saisir l'essence de la vie, son expression pure, celle qui s'éprouve sans artifices dans la nature. Elle joue d'une subtile ambiguïté, insidieuse et implacable, s'inspirant de ces forces contraires qui fragilisent toutes nos certitudes modernes.
Des concerts aux enregistrements, les interprétations de Karajan sont grandioses. Ici, on ne pourra lui reprocher des améliorations superflues de postproduction. Le son de l'orchestre est aussi brut qu'éclatant. Même le crépitement de la bande magnétique est une caresse.
Crédits : Sandro Botticelli, Le Printemps
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